Les avocats d’un étudiant israélien de 22 ans disent qu’ils ont reçu l’autorisation de poursuivre l’affaire de leur client devant un Upper Tribunal britannique, où ils feront valoir qu’il devrait se voir accorder l’asile au motif qu’Israël est un État d’apartheid.
L’étudiant en rabbinat, qui a obtenu une ordonnance d’anonymat, a fui Israël en 2017 après avoir reçu une lettre lui demandant de se présenter au service militaire.
Après des mois dans un tribunal inférieur - et plusieurs années dans la demande d’asile de l’étudiant - l’affaire aura maintenant le potentiel de créer un précédent juridiquement contraignant qui pourrait avoir un impact sur les futurs cas d’asile palestiniens et israéliens au Royaume-Uni.
"L’affaire pourrait permettre d’accorder l’asile aux Juifs antisionistes et aux Palestiniens persécutés pour s’être opposés à l’apartheid", a tweeté jeudi Franck Magennis, l’un des avocats de l’étudiant.
L’Upper Tribunal peut formuler des conclusions sur les pays et les conflits qui sont juridiquement contraignantes et sont ensuite reflétées dans des directives qui aident à informer les juges et les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur britannique de leur décision.
MEE croit savoir que les directives concernant Israël et la Palestine n’ont pas été mises à jour depuis 2007.
L’étudiant rejette le sionisme et l’existence d’Israël en raison de ses convictions politiques et de sa foi juive ultra-orthodoxe, dont une interprétation enseigne que les Juifs ne doivent pas retourner en masse en Terre sainte avant le retour du messie.
Ses avocats affirment qu’il a été battu et craché dessus par des policiers israéliens et qu’il a également été aspergé d’eau de putois pour avoir participé à des manifestations antisionistes avant de fuir le pays.
Sa demande d’asile initiale a été refusée par la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel en décembre 2020. Le mois dernier, un juge britannique a estimé qu’il risquait de subir un "traitement inhumain et dégradant" s’il était renvoyé dans son pays d’origine et lui a accordé une autorisation de rester au Royaume-Uni, qui peut être renouvelée.
À l’époque, l’étudiant avait déclaré qu’il se félicitait de ce jugement, mais qu’il était déçu que la décision se concentre sur sa santé mentale plutôt que d’aborder les aspects clés de l’argumentation de son équipe juridique, notamment "la nature persécutrice du sionisme".
"Ma protestation contre l’État, mon refus d’être conscrit et la persécution dont j’ai fait l’objet de la part des autorités israéliennes ne se sont pas produits dans le vide et doivent être considérés à travers les structures racistes et oppressives de l’État d’Israël", a-t-il déclaré.
Traduction : AFPS